Progressia - Novembre 2003
Harmonie - Septembre 2003
Amarok - Septembre 2003
Traverses n°13 - Juin 2003
Highlands n°22 - Juin 2003
Big Bang n°49 - Mai 2003
Progvisions - Mai 2003
Progressive Waves- Mai 2003
The Dutch Progressive Rock Page - Mai 2003
Kinesis - Mai 2003
Progressive world 2 - April 2003
CD services - Avril 2003
Wayside Music - Avril 2003
Tarkus n°24 - Avril 2003
Koid'9 n°45 - Mars 2003
Metallian -Mars 2003
Progressive world -Mars 2003
Agartha - Mars 2003
Laser CD - Mars 2003
Progressive newsletter - Mars 2003
Cosmos Music - Mars 2003 

Progressia - Novembre 2003 - France

Formé en 1994 à Annecy par les frères Maurin, la formation savoyarde - qui compte déjà deux albums - propose ici un concept ambitieux, invitant l'auditeur malgré le titre qui pourrait rappeler l'Ancien Testament chrétien, à suivre le récit d'un harpiste égyptien à l'époque de l'Atlantide. Le tout est construit en deux actes pour une durée totale d'à peine plus d'une heure.
Il est agréable de constater à travers l'écoute de ce disque que Nil n'a pas fait les choses à moitié, n'hésitant pas à user dans son concept de nombreuses références littéraires ou philosophiques comme La Divine Comédie de Dante, ou encore Platon, le néo-platonisme et l'hermétisme.
Le groupe n'est pas tombé dans le piège du surfait et de la technicité à outrance, préférant user d'ambiances parfois éthérées, ce qui pose une base idéale au chant de Roselyne Berthet dont les interventions sont peu nombreuses mais terriblement envoûtantes. L'ensemble est captivant et enrichi par la présence sur l'album d'une violoncelliste, d'un harpiste et d'un saxophoniste, qui accroissent encore la variété des influences, oscillant entre jazz, metal et rock progressif - King Crimson semble figurer parmi les grandes influences de Nil. On pense aussi également au Leonardo de Trent Gardner pour ce coté un peu barré mélangeant jazz et heavy.
Autre coup de chapeau non négligeable, cet album a été enregistré live, et l'on ne peut que saluer la mise en place impeccable des musiciens, en particulier de la section rythmique composée du bassiste Samuel Maurin et du batteur Frank Niebel. Seul bémol s'il faut en trouver un : si la production est claire, elle manque cependant de puissance, notamment pour la batterie. Si l'on devait choisir un adjectif pour qualifier la musique de Nil, ce serait certainement "séduisant" : il vous sera difficile, une fois les premières minutes passées, d'interrompre le processus d'hypnose. Vous n'êtes pas prêts d'enlever ce disque de votre platine. La France se réveille chaque jour un peu plus et ce n'est pas un mal !

Dan Tordjman

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Harmonie - Septembre 2003 - France

Groupe français découvert au festival de Corbigny en 2000, Nil propose son troisième CD, bientôt trois ans après le court opus (22') "Nocturnes". Il est étonnant que cette formation, manifestement fort inspirée, aussi bien littéralement que musicalement, doit encore s'en remettre à ses moyens propres pour assurer la diffusion de son œuvre. Œuvre, le mot n'est pas trop fort pour parler d'un groupe que je situerais proche des aspirations progressives passéistes d'Aentheos, autre combo français en marge du mouvement. Nil dont le nom s'inspire directement du fleuve égyptien, n'a pas hésité à recourir au concept-album en concevant ces "Quarante jours sur le Sinaï", ayant eu accès à une somptueuse bibliographie documentée sur l'Egypte ancienne, truffant le livret du disque de multiples citations d'auteurs célèbres ayant glosé sur le sujet. Un sujet qui se prête facilement à l'élaboration d'un véritable opéra progressif, divisé en deux actes, le I (36'16) et le II (26'42). Le progressif, (c'en est et du vrai, dans l'esprit des early seventies) de Nil, s'aventure dans les arcanes sombres, sous les auspices d'une inspiration quant à elle des plus lumineuses. Toujours le même personnel avec MM. David Maurin (guitares, flûte, clarinette, gong), Samuel Maurin (basse, chant, stick, incantations), Frank Niebel (batterie, percus) et surtout Benjamin Croizy dont les multiples claviers (synthés, mellotron, orgue d'église, Hammond, piano et MS 20) font de cet ensemble un plongeon au plus profond des redécouvertes d'un progressif à l'ancienne, pouvant rappeler par instants, les divagations structurées d'Atoll sur "L'Araignée-Mal" ce qui est un beau gage d'intégrité progressive et surtout, une source de constant émerveillement. Remettre le disque souvent sur la platine, engage à en apprécier les pleins et déliés, toujours identiques mais souvent différents !

Bruno Versmisse

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Amarok - Septembre 2003 - France

Groupe français découvert au festival de Corbigny en 2000, Ce troisième album de la formation savoyarde (made in Annecy) nous invite à une petite balade vers le Sinaï pour une traversée en terre progressive alambiquée. Fort des deux albums précédents, au talent indéniable mais au son souffrant parfois d'un manque de moyen difficile à gérer, ce nouvel essai n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat de l'album conceptuel. Séparées en deux actes, les variations progressives d'une musique sous influence (King Crimson, VDGG) nous offrent souvent des harmonies décalées à la limite du dissonant. Des envolées plus "métalleuses" (évitons métallurgique) désincarnent des thèmes dont la puissance s'exprime heureusement à plein avec la voix sybilline de Roselyne Berthet. Si l'ensemble peut sembler un chouïa répétitif dans ses ambiances atmosphériques et inquiétantes, le jeu des musiciens (d'une grande qualité) démontre un savoir faire désormais parfaitement en place. Les guitares bercées par un mellotron toujours hypnotique et les styles déployés (jazz, heavy, prog pur) séduiront à coup sûr les fans de mélodies tarabiscotées au risque de laisser sur le bord de la route les amateurs d'un progressif plus "classique-harmonieux".
Mais les belles découvertes se font au prix de quelques efforts ! Et "Quarante jours sur le Sinaï" mérite votre attention.
La réussite de ce groupe encore tout jeune leur promet en tout cas un bel avenir qui devrait les propulser aux avant-postes du progressif français décidément en forme !

Cyrille Delanlssays

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Traverses - Juin 2003 - France

Ce groupe français de rock progressif a déjà fait les pages de TRAVERSES (nº 5) dans le cadre du festival proglive de Corbigny 1999. Originaires d'Annecy, Frank NIEBEL (batterie) Benjamin CROIZY (synthés, mellotron, orgue) David MAURIN (guitare, flûte, gong) et son frère Samuel (basses, stick, voix, incantations égyptiennes) proposent un voyage dans le Temps, au coeur même de L'Egypte antique, un retour vers ce passé mystérieux et fascinant. Les motifs égyptiens décorant le CD ajoute un esthétisme particulièrement raffiné.
Quand au livret il est des plus imposants. Tel un ouvrage, il se compose d'un prologue (Atlantis), de huit chapitres (exil, Osiris, Isis, Thot, Nil, MRI, Théocratie, Moïse) et d'un épilogue. Ecrit en français et en anglais, il comprend des extraits d'oeuvres littéraires (Platon, Plutarque, Dante, Alfred de Vigny), de texte des sarcophages et des pyramides ou du livre des morts égyptiens ; il y a même une prière olmèque et un passage de l'ancien testament (l'Exode 10, 28-29). C'est bien la première fois que nous pouvons lire une bibliographie dans un livret (ouvrages généraux sur l'Égypte, dictionnaires ou encyclopédies des symboles, des religions). Les sources mentionnées sont nombreuses (description de l'Égypte publiée sous les ordres de N. Bonaparte, grammaire égyptienne de J.-F. Champollion), et témoigne qu'un véritable travail de recherche historique a été nécessaire à la réalisation de ce concept album. La lecture d'un tel livret peut ne pas être à la portée de tout le monde, et nécessite des connaissances sur l'Égypte ancienne, son histoire et ses divinités si (Osiris Seth Amon...).
Le groupe s'est adjoint les services de musiciens supplémentaires : François Pernel à la harpe, Hervé Franconi au sax soprano, Anne Cayrol au violoncelle ; les voix (Roselyne Berthet, Sammy Cyr, Éric Vedovati et Audrey Casella dans le rôle de la narratrice) paraissent superflues, surtout lors de la première partie, tout simplement intitulé Acte I. Malgré un début prometteur, il faut bien avouer que nous sommes un peu déboussolés par tous ces enchaînements. Nous sommes partagés entre de bons moments très progressifs (mélodiques, planants ou complexes à la King Crimson, époque Lark's tongue / Red) et d'autres, dans le genre prog-métal moins accrocheur. La durée gigantesque (plus de 36 minutes) et les inégalités dans la composition (surtout lors des passages chantés, sonnant un peu trop variété) n'arrive pas à transporter vraiment.
Heureusement, nous ne sommes pas déçus avec le deuxième acte, nettement plus court (26 '42). Cet Acte II délaisse les vocaux féminins pour accentuer le côté instrumental. Et là, nous voyons la force réelle du groupe qui déploie toute son inventivité et sa puissance progressive. NIL développe de belles envolées de guitare mélodieuse ou plus violente, voire dissonante, et le jeu de Benjamin Croizy prend de l'ampleur, créant au final une atmosphère des plus d'inquiétante : ce duo guitare / synthé est digne de Steve Hackett période 1978 - 1979.
Ainsi, la deuxième partie sauve tout de même l'intérêt de ce Quarante jours sur le Sinaï. Si nous déplorons quelques longueurs, NIL est une agréable découverte, qui mérite qu'on s'y attarde, d'autant que ces quatre membres sont d'excellents musiciens. Ils jouent un progressif ayant parfois une certaine similitude avec le son crimsonien, où les instruments classiques (harpe et flûte enchanteresse) font merveille à côté de l'émotion procurée par l'orgue, le mellotron, ou la rythmique efficace de Samuel Maurin et Frank Niebel.

Cédrik Pesqué

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Highlands - Juin 2003 - France

Parfois, je me dis qu'avec mes 35 années de bons et loyaux services à la Rock Music, je prendrais bien ma retraite musicale... Mais voilà, de temps en temps, de jeunes musiciens viennent mettre mes projets à l'eau, par exemple NIL. Avec des formations comme celles-ci, ma platine CD a encore de beaux jours devant elle. De plus ces musiciens sont Français, de quoi être assez fier. Vous l'aviez compris, cet album est excellent, un véritable must !
Voilà des surdoués que je ne connaissais pas du tout, le genre de formation haut de gamme qui vous fait sauter au plafond dès la 1ère écoute. Attention, il n'est pas question d'un rassemblement de virtuoses, mais bien d'un vrai groupe, où chaque élément a sa place. Ce quintette originaire d'Annecy a déjà à son actif 2 albums "NIL" en 1998, et "NOCTURNES" en 1999, celui-ci inspiré par les Nocturnes de Debussy, et les débuts de l'aventure datent de 1994 ; pour couronner le tout, le groupe a déjà donné la bagatelle d'une centaine de concerts, dont le Festival de Corbigny en 1999.
QUARANTE JOURS SUR LE SINAÏ propose une musique résolument moderne, à l'instrumentation absolument phénoménale, jazz-rock, certes, mais je dirais plutôt jazz progressif. On ne s'ennuie pas une seconde, au cours de 29 titres scindés en 2 parties, Acte 1 : 36 minutes et Acte 2 : 27 minutes, tellement la potion musicale est riche, et les influences bien digérées : Rock, Classique, Jazz, Fusion. Le son est clair, limpide, précis, avec une production à la hauteur. DAVID MAURIN est un six cordistes qui aura un jour je l'espère la réussite qu'il mérite, car ses capacités sont énormes. Sa guitare "tourbillon" est tour à tour incandescente, carressante, son toucher exceptionnel l'amène sur des soli ébouriffants, poignants, voire inouïs ; dans une mouvance ALLAN HOLDSWORTH.
Les claviers bien présents également, tout au long des deux parties apportent l'équilibre nécessaire à la réalisation et assurent la transition entre les divers styles musicaux. Ils sont tenus par BENJAMIN CROIZY qui a bien du talent, et avec lui le Dieu Mellotron présent sur le 23ème titre. Il sait parfaitement doser ses interventions, susciter un climat. le batteur FRANK NIEBEL dispose d'un jeu tout en finesse et d'une technique irréprochable, digne des plus grands, BRUFORD, etc...
Une basse jazzy et le stick sont tenus par SAMUEL MAURIN qui intervient ici avec justesse, sans jamais s'imposer, il est le ciment de l'édifice. Le voyage sur le Nil est entrecoupé par instants des interventions de ROSELYNE BERTHET, dont la voix apporte la touche aérienne à l'ensemble, une voix de rêve, tout simplement. NIL, une musique qui fait avancer la musique.
Voilà un groupe qui façonne une musique française des plus intéressantes et originales. Il se place dans le peloton de tête des formations qui ont véritablement quelque chose à dire. Pour ma part, je veux bien passer 40 jours sur le Sinaï à l'écoute de ce brûlot ! (****)

Jean-Pierre Schricke

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Big Bang - Mai 2003 - France

A l'heure où l'on se félicite du relatif retour en grâce de notre genre de prédilection auprès du grand public, par le biais de groupes à succès et aussi de critiques moins systématiquement négatives et réductrices de la part des médias nationaux, il ne faudrait pas oublier ceux qui, sans parler de compromission ou d'intégrité, restent dans une certaine orthodoxie progressive. Je ne parle pas de puristes, mais de musiciens eux aussi en quête de nouveaux horizons mais cherchant a éviter les sentier balisés que représentent la fusion avec des genres plus populaires comme la pop ou le heavy metal. Nil, formation originaire d'Annecy, a réalisé avec cet album ce qui, à mon sens, représente une certaine perfection dans l'art progressif : une complexité accessible, des mélodies fortes sans êtres simplistes et une technicité nullement démonstrative. En un mot, Nil a réussi à éviter tous les poncifs du genre, sans jamais en renier, ce que certains appellent dogmes, les bases stylistiques…

Plusieurs facteurs participent à cette réussite. Tout d'abord, cela semble évident mais pas toujours effectif, "Quarante jours sur le Sinaï" témoigne d'une grande maîtrise instrumentale. Sans technique, comment faire passer le moindre message musical un tantinet sophistiqué… De ce côté-là, on ne peut que saluer le travail effectué vers une forme totalement libérée et axée vers l'efficacité, sans complexité accessoire et stérile. La rythmique notamment, est redoutable, et évoque évidemment le jazz-rock, par la place laissée à la basse et le goût prononcé des deux protagonistes pour les rythmes impairs. Nullement en reste, les deux solistes apportent chacun une dimension différente. Symphonique pour les claviers, sonorités rugueuses (frippiennes ?) pour les guitares. Voilà donc un cocktail particulièrement explosif et attrayant, surtout quand il est mis au service de compositions tout à fait brillantes.
Au programme, 32 pièces (pour une seule suite) aux styles variés mais dont la cohérence est assurée par le propos littéraire. Il s'agit d'une trame conceptuelle basée sur le Nil, ce fleuve qui fut le berceau d'une civilisation particulièrement remarquable. Une vision heureusement bien différente d'une certaine forme de comédie musicale à succès, c'est-à-dire sans cette dimension "péplum et glaces italiennes" basées sur des mélodies balourdes type "Caterpillar". Sans tomber dans le cliché, voilà un fantastique voyage intérieur où cohabitent sentiments apaisés, comme autant de respirations, et violence plus brute. A noter la présence épisodique d'un chant féminin tout à fait … charmant, qui apporte une touche plus romantique et épique et qui, de plus, officie brillamment en langue gauloise. Quant à la mise en son, elle me semble tout à fait pertinente, même si elle confine à un certain minimalisme qui ne s'apparente néanmoins nullement à de l'austérité. Point d'effets flatteurs donc mais une production cristalline et pleine de reliefs.
Vous l'aurez compris, les formations françaises sont particulièrement mises en valeur dans ce numéro, et Nil n'a pas à rougir à côté de Taal. Plus sobre, moins " fou " et certainement un peu moins charismatique, mais également plus maîtrisé à mon sens, l'art de Nil explore notoirement le même univers que le groupe de Poitiers, prenant soin de prendre constamment et intelligemment l'auditeur à contre-pied.
Un album à ne rater sous aucun prétexte sous peine d'être banni à jamais du nirvana progressif…

Olivier Pautonnier

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Progvisions - Mai 2003 - Hollande

Cet album est en fait une seule pièce de musique divisée en deux actes, indexée en 30 parties afin de mieux suivre le texte sur le livret. Avec l'album " Terra " de Tantra, cet album est pour l'instant une des grosses surprises de cette année. Ces deux albums figureront dans mon top 10 c'est certain ! De cet album se dégage à de nombreuses reprises une atmosphère sombre et mystérieuse. L'instrumentation y est très particulière, avec orgue d'église, harpe, mellotron, violoncelle ainsi qu'une délicate voix féminine. L'ouverture de l'album est stupéfiante, avec d'un côté la fragilité de la harpe, luttant contre le son plus noir de l'orgue, du violoncelle et du mellotron. Plus tard, la guitare jouée comme Fripp le fait parfois prend la place de la harpe. J'aime réellement cette sombre ouverture, et quand vous pensez que la musique va devenir de plus en plus complexe, elle s'apaise, et la voix magnifique de Roselyne Berthet est alors entendue pour la première fois. La meilleure chose est que NIL a su développer un style qui lui est propre sur cet album. Les seuls noms de groupes ou de musiciens qui me sont venus à l'esprit à l'écoute sont Robert Fripp, Andy Summers, Halloween (pour l'atmosphère sombre et la voix féminine) et Saens. Des parties plus mélodiques merveilleuses avec chant cèdent place à des ambiances très contrastées de synthétiseurs et des guitares rageuses, le tout saupoudré d'une rythmique complexe. Par moments j'entends quelques influences jazz fusion dans le travail du guitariste et du clavier.
Je décrirai la musique de Nil comme étant du dark symphonique progressif. Vous ne vous ennuierez jamais avec cet album. A mon avis, cette réalisation est la meilleure que j'ai pu entendre ces dernières années.
Roselyne Berthet a depuis rejoint la formation à temps complet, et elle jouera également certaines parties de mellotron pour les prochains concerts du groupe.
Des personnes au Portugal travaillent dur pour organiser un festival avec Nil, Tantra et La maschera di cerra, j'espère que tout ce passera pour le mieux avec cette affiche de rêve…

Douwe Fledderus

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Progressive Waves- Mai 2003 - France

Biblique, "Quarante jours sur le Sinaï" l'est sûrement. Pour concrétiser le concept ambitieux d'un groupe inspiré par l'Egypte pharaonique, Nil s'est donné les moyens : un groupe complet, avec flûtiste/clarinettiste, et quelques invités : harpe, violoncelle, ce merveilleux instrument trop peu utilisé qu'est le saxophone soprano, et la narration exemplaire d'Audrey Casella. Le résultat ?
Epoustouflant. Il y a des groupes pour qui on parle d'influences. Ici, la maîtrise est trop forte. On doit parler d'égalité avec les grands groupes. Une décadence égale à Van der Graaf Generator, une recherche aussi charnue que King Crimson, une structure inégalée depuis "The Snow Goose" de Camel. Nul n'est besoin, dans le fond, de comparer Nil à d'autres groupes. Il deviendra lui-même un étalon d'ici peu de temps.
Car il y a du génie dans ce troisième album. Le groupe, originaire d'Annecy, souffre de ce mal propre aux groupes de progressif actuels : le talent brimé par la sous médiatisation. Des gens assez créatifs pour se figurer la vallée des rois du haut de leur lac de montagne, assez expérimentés pour apporter une étincelle classique par ci, un trait de jazz par là, un soupçon de metal par dessus tout. Alors que certains se contentent de copier sans fin Genesis ou Marillion, Nil crée. Nil fait du prog', du vrai.
Au sein de morceaux tous enchaînés, la voix d'azur de Roselyne Berthet mène l'auditoire à travers le désert. Le rythme est perpétuellement décalé, la guitare s'arpège comme la harpe de l'histoire. Les voix conjuguées des deux reines de Nil vous replongent dans une ambiance presque enfantine, mystérieuse, une histoire que l'on aurait entendue avant de savoir tenir debout et dont on se souviendrait par bribes. Les sons que Nil exploite et étire en de fascinants contrepoints construisent une ambiance magique et on en redemande. Les morceaux, courts, s'enchaînent, brutaux, puis calmes.

Nil a créé une musique unique et libérée de toute contrainte. Pour certains c'est la définition même du rock Progressif. "Quarante jours sur le Sinaï" est une gifle à l'intelligentsia musicale en même temps qu'une angoisse jubilatoire et sans cesse recréée pour son auditoire. Et ça valait bien une chronique pour faire connaître ce joyau.

Julien Oeuillet

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The Dutch Progressive Rock Page - Mai 2003 - Hollande

Cet album-concept extrêmement ambitieux du groupe symphonique Nil est leur troisième à sortir sur leur propre label. J'espère sincèrement que cela ne gêne en rien la promotion et la distribution de celui-ci, car c'est un travail qui mérite une large audience.
Le packaging est somptueux, avec un livret dépliant très élaboré s'ouvrant sur de nombreux commentaires en français et en anglais détaillant un concept sérieux, qui prend comme point de départ la chute d'Atlantis pour donner lieu à une méditation sur la magie, les légendes et la religion égyptienne.
Le noyau du groupe est constitué de : David Maurin - guitares, flûte, gong et clarinette; Samuel Maurin - Basses, Stick et Voix ; Benjamin Croizy - Claviers ; et Frank Niebel - Batterie et Percussion. Tous sont des experts de leurs instruments, en particulier David Maurin qui brille d'une intensité Frippienne sur ses lignes de guitare tortueuses qui parcourent l'ensemble de l'œuvre.
Une sensation sombre et mystérieuse se dégage de cet œuvre qui mélange des éléments symphoniques, rock in opposition, et même heavy pour créer une mixture -bien que réminiscente de Crimson et de Shylock- qui leur est toute personelle. Bien qu'affichée en deux suites et accessible en 29 parties distinctes, cette pièce demande d'être écoutée dans son ensemble et avec une attention totale. Cela pourrait en rebuter quelques uns mais récompensera grandement ceux qui passeront suffisamment de temps pour en apprécier tout le plaisir.
Il y a plusieurs invités au violoncelle, la harpe, au saxo et aux voix, mais une mention spéciale devrait revenir à Roselyne Berthet, dont les parties de chant sont et c'est un euphémisme, enchanteresses. Ma principale (la seule ?) ronchonnerie sur cet album serait que sa voix est criminellement sous-exploitée. Je comprends cependant que plus de voix n'aurait pas été approprié à ce concept très bien structuré…J'attends donc avec impatience d'entendre plus de son timbre céleste. Cela pourra ne pas plaire à ceux qui n'apprécient que le format chanson mais raviront tous ceux qui aiment les sons plus sombres, plus aventureux… "Quarante jours sur le Sinaï" est une œuvre considérable et recommandable.
Conclusion: 9 / 10

Dave Sissons

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Kinesis - Mai 2003 - USA

Voici le troisième album de ce groupe français, bien que peu de gens connaissent leurs deux premiers. Cet album concept centré sur des thèmes égyptiens s'apparente à du progressif français classique, largement instrumental, avec néanmoins de magnifiques parties de chant féminin ainsi qu'un chant masculin puissant (en français). Nil mélange le symphonisme sombre de Pulsar, Carpe Diem ou encore Halloween avec en plus un vocabulaire harmonique proche d'Allan Holdsworth et des influences du King Crimson moderne. De superbes passages sereins laissent place à un progressif complexe teinté d'un soupçon de fusion, puis surgissent des passages plus heavy qui conduisent à un rock symphonique majestueux. Le Mellotron, l'orgue et la flûte dominent à un moment, puis la basse fretless et la guitare fulgurante à un autre. Nil a créé un rock progressif hautement complexe, sans pour autant donner dans l'expérimental, le rendant ainsi accessible. Le CD est livré avec deux livrets, un en français et l'autre en anglais…hautement recommandé.

Larry

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Progressive world 2 - April 2003 - USA

Parfois je me trouve en train d'écouter de la musique qui est tellement bonne qu'il me semble que je ne peux pas trouver les mots justes pour exprimer ce que je ressens. Tel est le cas avec ce troisième album du groupe NIL (sorti sur leur label éponyme) "Quarante Jours Sur Le Sinaï". Cette énorme pièce conceptuelle détaille l'ascension et la chûte d'Atlantis ainsi que ses déscendants d'ancienne Egypte. Je ne peux résister aux concepts-albums, et cette oeuvre épique de NIL se situe parmi les meilleurs que j'ai jamais entendus. Chaque partie de "Quarante Jours Sur Le Sinaï" est interprétée sans fautes, le chant y est merveilleux. Pratiquement toutes les sous-catégories du rock progressif y sont représentées : en allant du symphonisme époustouflant au complexe Rock In Opposition, ou encore du jazz fusion au heavy métal, entremélés sans transitions pour évoquer d'une façon frappante une ancienne civilisation et des changements catastrophiques. Afin de rendre l'expérience multi-directionnelle pour les auditeurs, Nil à inclus un livret magnifique contenant des références littéraires ainsi que des citations historiques concernant les événements dépeints dans les nombreux segments musicaux épiques. Et pour rendre cet album encore plus accessible, le livret contient une traduction en anglais du texte français. Cette oeuvre magnifique et fascinante pourrait être la plus grosse surprise en rock progressif cette année, et Nil mérite certainement d'ête reconnu pour sa merveilleuse prouesse- Achetez cet album en masse! Pour tous ces mots qu'il me semble ne pas pouvoir trouver, un seul d'entre eux devra pourtant faire l'affaire...WOW!
Appréciation : 5/5

David Cisco

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CD services - Avril 2003 - Ecosse

Nouveau groupe français progressif en grande partie instrumental avec quelques parties chantées en français, mais que cela ne vous effraie pas car ils ont une chanteuse exquise qui prend son essor à chaque intervention, un peu comme les chanteuses de Karnataka / Mostly Autumn. Le groupe délivre une musique très accomplie et excellement arrangée à travers ce concept album contant le récit d'un ancien Egyptien. L'ensemble de l'album est instrumental, mais les parties chantées, harmonisées et doublées sont tellement en phase avec l'atmosphère globale de l'album que le tout fonctionne à merveille. Cela va de riches couches de synthés et de mellotrons à des duels de guitares / synthés ou des passages très dynamiques...ceci est le son du rock progressif classique tel qu'il devrait être, venant du groupe le plus excellent du continent européen que j'ai entendu depuis longtemps. La section rythmique est fluide et précise, jouant parfaitement la trame sur laquelle viendra se déposer un océan de synthés, de guitares, de mellotron qui viendront fluer et refluer au sommet de tout ça. Le charme des brèves parties chantées apporte la cerise sur le gateau.
Exotique et solide album de rock progressif. Recommandé.

Andy Garibaldi

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Wayside Music - Avril 2003 - USA

Voici une excellente sortie de ce groupe symphonique français. Bien qu'il s'agisse de leur troisième album, c'est pourtant la première fois que j'entends parler d'eux (et sans aucun doute pas la dernière à l'écoute de leur cd)... De plus des liens existent entre certains membres et Thork. Ce cd est un concept-album ayant pour thème l'ancienne Egypte et la musique possède cette merveilleuse caractéristique typique du son dark symphonique français, à la Pulsar ou le label Crypto...
Cela va de la puissance symphonique à un style plus paisible et puis le déferlement réapparait. Il y a beaucoup d'orgues (Hammond et église), et de mellotron ainsi que des murs de guitares martellantes, une flûte très mélodieuse et une bonne section rythmique. Nous trouvons également deux excellents chanteurs, une femme et un homme, ainsi que des musiciens invités : violoncelle, saxo, harpe et plus encore... Le cd est complété par deux livrets, dont un relatant l'histoire et les paroles du concept en anglais et en français. (Il est à noter que le chant est comme il se doit en français !).
Une superbe réalisation de rock symphonique.

Steve

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Tarkus n°24 - Avril 2003 - Norvège

Voici un groupe français qui apparement s'est préparé pour interpréter un chapitre de la bible - plus précisément les 40 jours passés par Moïse dans le désert. Ce n'est pas sans peurs que nous mettons un tel CD dans le lecteur, nous savons tous trop bien où ces concepts peuvent nous emmener. Mais nos peurs se retrouvent vite injustifiées. Ce groupe de quatre personnes produit un rock progressif original -la plupart du temps instrumental - très contrasté. Nous noterons que la musique a une certaine sensibilité égyptienne de-ci de-là, qui rend au final un résultat excitant et novateur quand ces influences sont mélangées avec des éléments progressifs plus traditionnels.
Des similarités se font entendre avec le Crimson des années 90, le jazz-rock, le métal, l'atmosphérique, ainsi que d'autres groupes français tels que Minimum Vital et Halloween. Nil a écrit une musique pleine de transitions et d'atmosphères changeantes. C'est une musique qui nécessite quelques écoutes avant de vous emparer.
Au centre du son du groupe se trouve David Maurin et ses nombreuses guitares. Samuel Maurin est un plaisir a écouter à la basse et est la raison principale qui fait que les nombreuses figures rythmiques complexes coulent naturellement. Benjamin Croizy joue un arsenal de synthés avec finesse, en allant toujours dans le sens de la composition, et le batteur Frank Niebel contribue à la rigueur du groupe. Il résulte de leur expression musicale de nombreux contrastes.
"Quarante Jours Sur Le Sinaï" est un album que je n'hésiterai pas à recommander à tous ceux qui aiment un rock progressif frais et non conventionnel sans être trop expérimental.

Sven Eriksen

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Koid'9 n°45 - Mars 2003 - France

Je suis ravi de chroniquer cet album, car les deux premières autoproductions de Nil ("Nil" en 1998 et "Nocturnes" en 1999) m'avaient assez impressionné. Le son laissait à désirer, mais la formation d'Annecy développait alors une musique atmosphérique et éclectique qui ne pouvait laisser personne indifférent. Ensuite, je me suis pris d'affection pour Thork, projet alternatif de la nébuleuse Nil. Ayant pu discuter avec le bassiste Samuel Maurin au Prog Sud 2001, j'ai pu apprendre que Nil était un collectif de musiciens haut-savoyards professionnels d'horizons différents (rock, classique, jazz …) aimant jouer les uns avec les autres au hasard de projets différents. Il y a certes les progressifs Nil et Thork, mais également le folk Baba Yaga, l'électronique Brasse Taferaï ainsi que le jazz-fusion PR12. Fou, non ? Je lui avais alors parlé du chant, à mon avis le point faible de Nil et de Thork en lui glissant qu'une chanteuse me semblait appropriée à leur musique… Mon vœ ux a été exaucé puisque Roselyne Berthet assure aujourd'hui la quasi intégralité des lignes vocales de "Quarante jours sur le Sinaï" ! Le chant sublime de Eric Vedovati vient illuminer la fin de l'album : rarement un chanteur français m'aura autant touché… Cet album marque vraiment une grosse évolution dans l'art du groupe. Le son et l'instrumentation tout d'abord : la production est irréprochable, et les instruments (flûte, clarinette, harpe, saxophone et violoncelle) parfaitement mixés. L'inspiration et l'iconographie ensuite : la lecture de 24 livres d'égyptologie a été nécessaire pour mettre au point le concept de "Quarante jours sur le Sinaï". L'histoire est relatée au détour d'un livret bilingue de 20 pages ! Les compositions enfin : deux suites à tiroirs de 36 et 26 minutes, scindées en 29 plages, constituent le concept. Fabuleux !! Musicalement, Nil semble très influencé par les dissonances et l'incandescence de King Crimson… Dire que "Quarante jours sur le Sinaï" est très aventureux est un doux euphémisme ! Cet album est une invitation au voyage dans l'Egypte ancienne au détour de tableaux impressionnistes d'une très grande beauté harmonique. Aux passages calmes avec harpe et violoncelle à la XII Alfonso succèdent des moments de très grande tension et de frénésie à la Taal où la guitare s'embrase et la batterie explose. Nil est à mon avis, aujourd'hui nettement meilleur qu'un King Crimson incapable de se renouveler (et Dieu sait si j'aime le roi cramoisi). Nil représente, avec Taal, l'avenir du rock progressif français, celui qui va de l'avant, capable d'étonner, d'émouvoir, voire même de dérouter l'auditeur. Pas facile d'accès je vous l'accorde (bien que toujours très musical, Nil n'est heureusement pas Nebelnest), mais hautement jouissif…

Cousin Hub

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Metallian - Mars 2003 - France

La baffe ! Quel plaisir de tomber par hasard sur un disque en auto-production si beau et si inspiré. En effet, Nil n'est pas signé pour l'instant et je pense que l'erreur va vite être réparée. Imaginez un peu un groupe qui mélange, prog, jazz, world, expérimental, symphonique avec une technique et une maîtrise mélodique incomparable. Formé en 1994, et avec déjà deux autres albums, le groupe a eu d'ailleurs le temps de peaufiner sa musique pour nous offrir une osmose des notes dans une splendeur mystique. Souvent instrumental ou accompagné par une chanteuse aux lignes mélodiques douces et inspirées, cet opus est très riche d'ambiances de toutes sortes où l'espoir laisse parfois place aux sombres vibrations d'un accomplissement musical inespéré. Quarante titres pour une grande partie assez courts qui s'enchaînent en permanence avec une schizophrénie musicale qui nous propose de nombreux changements et s'applique pratiquement aux quarante titres dans une logique et une recherche sonore percutante qui me ferait penser à King Crimson, Gong, Gordian Knot, Priam, Nebelnest, toute cette ribambelle de groupes géniaux mélangeant technique, inspiration, feeling, harmonie et un large panel de styles. Une guitare jazz prog, très inventive pour un batteur et un bassiste (fretless) charismatique, des claviers de toutes sortes parfois pianos mais aussi symphoniques pour quelques aspects bruitistes plus expérimentaux. En tout cas, les fans de technique hypnotique et autres auditeurs qui s'ennuient au bout d'une minute de même ambiance ou de même structure musicale vont se régaler avec ce "Quarante Jours Sur Le Sinaï" qui promet un voyage dans la grande Egypte profond et indélébile, un petit chef-d'œuvre à soutenir...

Fabrice Cassaro

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Progressive world - Mars 2003 - USA

Un mélange de Jade Warrior et de King Crimson avec des touches d'Änglagård...Ce groupe français parcourt de nombreux sentiers : de mélodies appaisantes à de soudaines attaques de métal. Sur ce superbe CD, vous ne savez jamais où une chanson va en fin de compte se finir. Plus précisément, "Quarante Jours Sur Le Sinaï" est le genre de musique qui offre une nouvelle révélation à chaque nouvelle écoute. Sur cet album concept qui remonte aux sources de la mythologie égyptienne, vous pouvez vous attendre à tout ce qui caractérise le prog classique : allant de déferlantes de mellotron à des interactions d'instruments complexes, des arrangements dynamiques et de nombreuses mesures composées. Une pochette élégante également. Vivement recommandé!

Clayton Walnum

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Agartha - Mars 2003 - Italie

"Quarante jours sur le Sinaï" est un concept-album (inspiré du mythe de l'Atlantide et l'histoire de l'Egypte Antique) difficile, aux traits sombres parfois obsessifs, parfois plus éthérés, aux rythmes lancinants et morcelés. Dans le CD de ces jeunes Français, on trouve des références à Crimson, et à leurs compatriotes Halloween. Les liens de parenté sont également évidents avec Thork (c'est le même bassiste), même si Nil est assurément plus mature et complexe. Personnellement, les seules choses de cet album que je n'aime pas trop sont les emportements de la guitare un peu trop hard çà et là et, dans certains cas, et la durée de certains morceaux. Dans l'ensemble toutefois le verdict est plus que positif. Nil outre l'instrumentation progressive classique enrichit également son son avec le violoncelle, la flûte, l'orgue d'église, une belle voix féminine, qui rendent l'ensemble bigarré et personnel. Une belle surprise !

Marcello Marinone

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Laser CD - Mars 2003 - USA 

Troisième album complétement étourdissant de ce quartet symphonique français (connections avec Thork).
"Quarante jours sur le Sinaï" est un travail conceptuel basé sur l'Egypte ancienne et ses dieux... La musique est un fascinant mélange de mellotron et d'orgue dark-prog, enrobé de flûte, d'envolées de guitares marquées au fer, de Stick Chapman, de voix féminines vaporeuses ainsi qu'une voix d'homme dramatique et autoritaire. De nombreux artistes invités contribuent à rendre une vaste palette de couleurs musicales - harpe, sax soprano, violoncelle et des voix éthérées. Par moments la musique est sereine et rêveuse, puis elle explose avec des guitares distordues fougueusement enflammées.
Cet album de 66 mns est une expérience haletante qui fait écho a des groupes classiques tels que Carpe Diem et Ange. Le CD contient deux livrets - avec textes en français et anglais - soulignant le concept.
Un irrésistible travail et l'un des meilleurs albums symphoniques que j'ai écoutés depuis longtemps.

Ken Golden

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Progressive newsletter - Mars 2003 - France 

Une superbe réalisation de rock symphonique. "40 jours sur le Sinaï" rapporte l'histoire de PSCHENT, joueur de harpe égyptien qui d'après les commentaires de presse permet aux artistes de NIL d'aborder une musique peu conventionnelle. Les voix, violoncelle, harpe et saxophone vont dans le sens donné à la conception de cet album, le chant en français intervenant peu compte tenu de la dominance des claviers, guitare, basse et batterie. La base de la musique de NIL touche au Rock progressif, où se mélangent de brèves attaques de Mellotron et de guitares. S'y trouvent également des éléments de musique moderne comme celle interprétée par les groupes UNIVERS ZERO ou encore ISILDUR'S BANE. Il est difficile de définir un style précis car NIL échappe aux catégories classiques. Le programme de 29 titres du CD invite à l'admiration bien que les morceaux se succédant ne montrent que peu de relation les uns aux autres. Il s'agit essentiellement de sonorités constituant les fragments d'une belle architecture. "40 jours sur le Sinaï" doit être considéré comme une "oeuvre magnifique". Les ambitions du groupe sont clairement affichées, bien que pas toujours décelables au premier abord (la séduction n'est pas immédiate). Par contraste il est intéressant d'analyser plus profondément la conception de cet album. La complexité du Rock progressif invite au calme et à la détente, NIL étant passé maître dans la variété des genres. Quelques enchaînements néo-progressifs sont perçus avec harmonie. Il est évident que cette musique, dans sa conception cache encore des révélations à découvrir. Avis aux curieux ! (12 / 15)

Kristian

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Cosmos Music - Mars 2003 - France 

Voici enfin le premier véritable album des Anneciens de Nil, remarqués lors du festival "off" de Corbigny en 1999 et auteurs à l'époque de deux CD-démos fort prometteurs mais techniquement imparfaits. Fruit de trois ans de labeur acharné (détaillé sur l'excellent site web du groupe), "Quarante jours sur le Sinaï" est un concept-album très ambitieux, inspiré par la mythologie Egyptienne. Constituée de 29 plages assez courtes, l'oeuvre comprend en réalité deux longues suites ininterrompues de 36 et 27 minutes. L'aspect formel, qu'il s'agisse du très beau livret bilingue, de la richesse instrumentale (harpe, violoncelle et sax soprano) ou de la qualité de la production et du mixage est cette fois irréprochable. Quand à la musique, elle concrétise de fort éloquente manière le potentiel décelé chez le quatuor mené par les frères Maurin, David (guitare) et Samuel (basse, également du remarqué Thork). C'est un large panorama des musiques progressives, allant de colorations crimsoniennes à des séquences quasi contemplatives, en passant par des chansons (pour lesquelles Nil à fait appel à de talentueux invités), que nous sommes invités à parcourir, une sorte de périple à travers le temps et l'espace qui ne manquera pas de séduire tous ceux qui voient avant tout dans les musiques progressives une irrésistible invitation au voyage…

Olivier Pelletant